L’euro reprend du poil de la bête face au dollar dans un marché toujours craintif devant la propagation de l’épidémie de coronavirus. Ce lundi matin vers 9 heures, la devise unique, en légère hausse, cote 1,1035 $.

Le rebond de l’euro est moins dû aux performances économiques du vieux continent qu’à des anticipations négatives sur la croissance américaine, et à l’attente d’une baisse des taux de la FED qui aurait un effet dilutif sur le billet vert.

La BCE a mis en garde les marchés ce jeudi contre l’espoir d’une intervention rapide destinée à contrecarrer la débandade boursière. Cette déclaration a freiné le CHF, la devise suisse reculant légèrement sur une semaine. De même, alors qu’une escalade dangereuse s’est amorcée entre Ankara et Damas, la livre turque a reculé de 4% en 7 jours contre l’euro.

Cette semaine, les cambistes surveilleront l’indice PMI Markit des directeurs des achats du secteur manufacturier et non manufacturier de février (lundi et mercredi) dans la zone euro.

Ce lundi main, la contrepartie d’un euro est de 118 yens, 0,86 GBP, 1,06 CHF, 1,47 CAD, 7,71 CNY et 73 RUB.

Le dollar est affaibli par l’effondrement de la rémunération des rendements obligataires (T-Bond et T-Bills), les cambistes pariant sur 2 baisses des taux de la FED d’ici à l’été 2020 afin d’atténuer les répercussions du coronavirus sur l’économie US. Selon le baromètre FedWatch de CME Group, plus de 6 opérateurs sur 10 parient désormais sur une baisse des taux à la mi-mars.

La devise américaine perd du terrain contre le yen qui retrouve son rôle traditionnel de devise refuge dans un contexte boursier très volatil.

Durant les jours prochains aux Etats-Unis, on sera notamment attentif (jeudi) à l’estimation des inscriptions hebdomadaires au chômage (dernière semaine de février), aux commandes industrielles de janvier et aux chiffres sur le crédit à la consommation (vendredi).

La livre recule contre l’euro de près de 3% en une semaine devant la probabilité d’un échec des négociations avec l’UE, Londres menaçant de se retirer dès juin, faute de perspectives d’accord.

Ce lundi matin, une livre permet d’obtenir 1,1628 euros.